3/- en abaissant les fils qui doivent passer au-dessous de la trame pendant que restent immobiles ceux qui doivent passer au-dessus. Ce troisième procédé est appelé mouvement à la baisse ou en rabat et n'est guère appliqué que dans le tissage du velours.

2/- en élevant les fils qui doivent passer au-dessus de la trame pendant que ceux qui doivent se trouver au-dessous restent immobiles. Ce moyen de former le pas recoit l'appellation de mouvement à la lève, il est appliqué à la fabrication de la majorité des tissus.

Pour éxécuter un tissu, les fils de la chaîne doivent être divisés pour chaque introduction de la trame en deux nappes entre lesquelles glisse la navette chargée d'y déposer la trame. L'angle formé par les deux nappes est dénommé pas, marchure, foule ou foulée (C) et la proportion des fils qui compose les deux nappes varie suivant l'armure utilisée. Par exemple dans les armures taffetas ou toile, chaque nappe se compose de la moitié des fils, dans le satin de 8, de 1/8 ème.
La formation du pas peut être obtenue de trois manières différentes :
1/- en élevant les fils qui doivent passer au-dessus de la trame pendant que descendent d'une quantité généralement égale ceux qui doivent se trouver au-dessous. Ce principe appelé mouvement lève et baisse à l'avantage d'actionner les fils en maintenant les deux nappes sous une tension sensiblement constante pendant la marche du métier. Il est surtout appliqué à la confection des tissus dans lesquels les fils croisent par moitié.

On utilise pour actionner les fils de chaîne des organes appelés mailles ou maillons. Les mailles sont employées pour la fabrication des tissus unis et les maillons pour la fabrication des tissus façonnés. Les mailles sont groupées dans des cadres ou lisses dont l'ensemble forme le corps de remisse ou remisse (E).
En avant du corps de remisse, tous les fils traversent le peigne (D), organe mécanique formé de lames d'acier trés minces et polies (dents) dont le rôle est de distribuer les fils de chaîne dans la largeur d'éxécution du tissu; pour servir de guide à la navette et tasser la trame, le peigne est supporté par le battant.
L'intervalle existant entre le corps de remisse et le tissu est désigné sous le nom de médée (C); c'est dans cet intervalle variable comme dimension que se déplace le peigne entrainé par le battant.
Au fur et à mesure du tissage, l'étoffe s'enroule sur un gros cylindre de bois appelé rouleau d'étoffe (B) disposé en avant du métier. Ce rouleau est entrainé dans un mouvement de rotation trés lent par un appareil composé essentiellement de roues dentées appelé régulateur (les métiers non lyonnais, par exemple les métiers de type scandinaves, ne comportent généralement pas de régulateur). La partie d'étoffe non enroulée qui se trouve tendue en avant est dénommée façure (B à C).

Dans les métiers à tisser, on désigne sous le nom de chaîne, les fils qui se trouvent disposés dans le sens de la longueur de l'étoffe. Cette chaîne, dont le nombre de fils varie suivant le genre, la qualité du tissu à éxécuter est préparée sur une machine appelée ourdissoir, puis pliée, c'est à dire enroulée sur un gros cylindre de bois appelée rouleau de chaîne ou ensouple, lequel se place sur deux supports fixés à l'arrière du métier (A).
La chaîne en se déroulant se trouve étendue dans la longueur du métier et l'intervalle compris entre ce rouleau et les organes du métier prend le nom de longueur (A à E). Dans la longueur, tous les fils sont envergés, c'est à dire encroisés sur deux baguettes de bois appelées verges ou cannes afin de conserver aux fils la place qui leur a été donnée à l'ourdissage et de permettre à l'ouvrier de retrouver facilement la place d'un fil cassé pendant le tissage. Cette encroisure ou envergeage se fait conventionnellement de la manière suivante : les fils impairs sont passés au-dessous de la première verge et au-dessus la seconde verge et les fils pairs sont disposés au-dessus de la première verge et en-dessous de la seconde, la première verge étant celle qui se trouve en arrière du métier, la plus rapprochée du rouleau de chaîne A.
Certains tissus nécéssitent l'emploi de plusieurs chaînes pliées sur des rouleaux distincts placés à l'arrière du métier et constituant autant de nappes de fils, la première étant celle de dessus.
Pour l'éxécution d'un tissu, les fils de chaîne sont séparés en deux nappes formant un angle suffisamment ouvert pour que la trame puisse y être introduite à l'aide de la navette, les fils passant alternativement soit au-dessus de la trame, soit en-dessous, d'après un ordre déterminé par l'armure.

Introduction

Voici une description de ce qu'est le tissage qui va aider tous ceux qui ont envie de tenter l'aventure à acquérir les bases indispensables leur permettant de mettre le pied à l'étrier.