Réglage de la mécanique 104

La mécanique 104 crochets, comme toutes les mécaniques Jacquard comporte plusieurs réglages trés importants dont les deux principaux sont :

1 - Réglage du cylindre : Le cylindre doit se régler de manière à ce que l'extrémité des aiguilles se trouve au centre des trous percés dans les cartons. Pour celà le cylindre est réglable en hauteur par les vis qui supportent les grenouilles du cylindre et en largeur par le déplacement du battant que l'on obtient par les vis faisant pivot et se trouvant à la partie supérieure de la mécanique. Moyen de vérifier un cylindre : Pour s'assurer si un cylindre est en place, il y a lieu de procéder de la manière suivante. Il faut d'abord ouvrir le pas pour éloigner le cylindre afin qu'il soit possible de noircir la pointe des aiguilles avec une matière grasse et noire quelconque que l'on applique avec un doigt contre la pointe des aiguilles. Le pas est ensuite fermé pour faire plaquer un des cartons du cylindre. Les aiguilles qui sont refoulées marquent un point sur la partie du carton où elles s'appuient et il suffit de vérifier si ces points se trouvent bien à leur place c'est à dire au milieu des trous qui se trouveraient percés si les aiguilles devaient être en prise et par la suite de vérifier la position du cylindre. Cette opération doit se répéter pour les 4 faces du cylindre en utilisant autant que possible des cartons percés en taffetas ou d'après une armure croisant par moitié.

2 - Réglage de la presse : On entend par réglage de la presse le réglage de la poussée que le carton exerce sur la pointe des aiguilles pour donner un recul suffisant aux crochets qui doivent rester au repos de manière à ce qu'ils échappent des lames de la griffe. Ce réglage se fait par la vis de presse fixée à la caisse de la mécanique à l'aide d'un écrou à oreilles et d'un contre-écrou. Le recul des crochets restant en fond (ou de la presse de la mécanique) doit être de 3 à 4 mm. En dehors de ces deux réglages principaux indiqués ci-dessus, il reste encore deux autres réglages :

3 - Le réglage des loquets : Pour que le cylindre puisse tourner sans que les angles du cartons n'accrochent la pointe des aiguilles, il est indispensable qu'il soient entrainé par les loquets agissant sur la lanterne du cylindre que lorsqu'il est suffisamment éloigné de la pointe des aiguilles. Il suffit pour s'en assurer de faire ouvrir lentement le pas de manière à pouvoir suivre l'évolution du cylindre. Il faut également se rendre compte si les 2 loquets agissant dans de bonnes conditions c'est à dire à temps pour que le cylindre ait accompli franchement un quart de tour au moment où le pas est complètement ouvert.

4 - Le réglage du dégriffage des crochets consiste à limiter la descente des lames de griffe au dessous de la tête des crochets. La caisse de la mécanique est arrêtée et repose sur 4 tasseaux de bois vissés contre les jumelles, la hauteur de ces tasseaux est telle que les lames de griffes descendent de 8 à 10 mm au dessous de la tête des crochets.

Fonctionnement de la mécanique 104

Lorsque la mécanique est au repos, le cylindre sur lequel se trouve placée la chaîne de cartons est contre les aiguilles dont la pointe a rencontré le carton non percé, elles sont poussées d'environ 4 mm ainsi que les crochets qu'elles commandent qui se trouvent alors éloignés des lames de griffe, tandis que les aiguilles dont la pointe a rencontré un trou dans le carton ont traversé le carton et restent en avant, leur crochet se trouvant entre les lames de griffe prêts à être soulevés.
Pour obtenir l'ouverture du pas il suffit de fouler la marche correspondant à la bascule de la mécanique par l'intermédiaire d'une corde ou d'une tringle. Lorsque la marche descend, la corde se déroule de dessus la poulie à gorge en faisant décrire à la bascule un tiers de tour environ.
La sangle qui relie le manchon de la bascule à la caisse de la mécanique étant placée du coté opposé à la corde de la marche, s'enroule sur le manchon, entrainant dans son mouvement ascencionnel la caisse de la mécanique.Les crochets dont les aiguilles ont été repoussées par le carton non percé restent au repos, c'est à dire en fond, tandis que ceux dont les aiguilles ont rencontré les trous du carton et sont restés en avant contre les lames de griffe se trouvent soulevés par la caisse de la mécanique.
Le galet de presse situé à l'extrémité avant de la vis de presse suit également le mouvement de montée de la caisse en agissant sur la pièce coudée dont il provoque l'éloigement ainsi que celui du battant.
Au moment où le battant s'éloigne, le loquet supérieur accroche les fuseaux de la lanterne et fait tourner d'un quart de tour le cylindre qui présente alors le carton suivant contre les aiguilles.
Pour fermer le pas, il suffit de lacher la marche, la corde de la marche s'enroule sur la poulie pendant que la sangle se déroule de dessus le manchon et la caisse descend ramenant les crochets à leur position de repos ainsi que le battant et le cylindre contre les aiguilles.
Le nouveau carton présenté par le cylindre contre les aiguilles choisit à son tour les crochets qui douvent lever sur le coup suivant.

Cours de tissage pratique
Ecole municipale de tissage de LyonProfesseur A.CREPT - Année 1912-1913
Le cours manuscrit a été recopié par nos soins.Ce cours de tissage sur métiers lyonnais à bras a été utilisé jusque dans les années 1980.