Bascule montante dite à savoyard

Pour éviter la remise continuelle des contrepoids à leur position basse, il a été imaginé un genre de bascule montante dite à savoyard dans laquelle la corde est très longue tout en s’enroulant autour du collier du rouleau passe au préalable par une poulie fixée au plafond. Le contrepoids ne doit alors être remis en place que lorsqu’il a atteint le plafond après avoir laissé dérouler 3 à 4 mètres de chaîne. Ce genre de bascule, que l’on utilise généralement comme charge des rouleaux de chaîne poil dans les velours coupés unis au fers, a tous les avantages de la bascule montante sans nécessiter trop fréquemment la remise au point des contrepoids.

Bascule montante dite à besace
La bascule dite à besace se compose d’une corde enroulée de 2 tours et demi ou 3 tours et demi autour du collier du rouleau. L’extrémité avant de cette corde est attachée selon le cas soit à un point fixe, à un contrepoids ou à un ressort. L’autre extrémité pendant en arrière reçoit la charge nécessaire à la tension de la chaîne.
Les tours de corde enroulés sur les colliers ont pour but de les enserrer et de former ainsi un puissant freinage s’opposant au déroulement des fils, la puissance de ce plan étant donnée par la charge plus ou moins lourde placée à l’arrière.
En général les bascules à besace sont montées avec deux cordes, une pour chaque coté du rouleau et la charge se compose de contrepoids en fonte, attachés, susposés ou pendus sur une traverse horizontale qui relie les deux cordes. Dans la région lyonnaise on remplace fréquemment cette traverse chargée de poids par une caisse contenant des objets lourds : quelques pierres, poids de fonte, etc…
La bascule à besace est beaucoup employée pour les tissus de fabrication lyonnaise lorsque la tension à donner n’est pas trop grande.
Ce genre de bascule a en effet l’avantage de laisser dérouler la chaîne avec régularité, et d’être suffisamment élastique pour éviter les à-coups. Suivant le mode de fixation employé pour l’extrémité avant de chaque corde on obtient deux types différents de bascule à besace.

La bascule sèche (c’est à dire fixe)
On obtient cette bascule en attachant la corde pendant en avant du rouleau à un point fixe, soit autour de la claire du métier (traverse arrière basse), soit à un piton fixé au sol. La bascule ainsi disposée n’est guère élastique et par suite se prête peu au mouvement des fils pendant le travail. Elle ne s ‘emploie que dans certaines étoffes où la chaîne doit être tenue très tirante par suite de la réduction forcée donnée au tissu.

La bascule mobile
Elle est dite mobile lorsque l’extrémité de la corde pendant en avant du rouleau est attachée à un contrepoids ou à un ressort à boudin. On obtient avec ce type de bascule plus d’élasticité, plus de sensibilité qu’avec la bascule sèche. Elle doit donc être employée pour le tissage des étoffes délicates unies ou façonnées telles que les taffetas, failles, satins de Lyon, taffetas façonnés, etc…

Bascule romaine
La bascule à levier appelée bascule romaine comprend comme la bascule à besace une corde enroulée de 2 tours 1/2 à 3 tours ½ autour des colliers du rouleau. L’extrémité avant de cette corde peut être fixée également de trois manières, soit : à une point fixe, à un ressort ou à un contrepoids, mais l’extrémité arrière de la corde au lieu de recevoir une série de contrepoids ou une charge quelconque est soumise à l'action d'un levier du premier ou du deuxième genre suivant qu’il est placé en dessous ou au dessus du rouleau.
La bascule romaine la plus employée est construite avec un levier du deuxième genre placé au dessous du rouleau. Le point d’appui de ce levier se trouve à l’une de ses extrémités, et il est constitué par une forte corde attachée à un point fixe.
Le point de résistance est formé par la corde descendant du rouleau et la puissance variable du levier est donnée par un contrepoids plus ou moins lourd placé à l’autre extrémité et à une distance variable du point de résistance.
Lorsque la bascule romaine est formée par un levier du premier genre, elle se place au dessus du rouleau, le point d’appui du levier est alors situé à l’intérieur et il est obtenu à l’aide d’une corde, le talon attaché soit à une clef du métier soit à une forte traverse portant sur les estases. Le point de résistance toujours formé par la corde venant du rouleau se trouve à l’une des extrémités du levier dont la puissance est donnée par un contrepoids placé à l’autre extrémité. On utilise cette bascule ainsi disposée avec levier du premier genre dans certains métiers spéciaux tels que les velours façonnés dans lesquels la cantre où se placent les bobines de poil est située au dessous du rouleau de chaîne.
D’après les lois des leviers, on comprend que dans la bascule romaine, plus le bras de levier sera long et le bras de résistance court, plus la puissance sur le rouleau sera grande et par conséquent plus la chaîne sera tendue.
Les différentes tension de chaîne s’obtiennent donc en déplaçant le contrepoids sur le bras du levier qui est encoché en dents de scie à cet effet. On diminue la tension en rapprochant le contrepoids du point de résistance tandis qu’on l’augmente en l’éloignant.
La bascule romaine à l’avantage sur les autres bascules de donner une très grande puissance avec un faible contrepoids et par conséquent d’être peu coûteuse d’installation (sic), elle est très élastique et s’utilise avec succès dans les métiers dont les fils ont un grand mouvement à produire. Par contre elle a le désavantage de laisser effectuer le déroulement de la chaîne par à-coups, ce qui fait qu’elle ne peut être employée dans les tissus très délicats qui demandent une parfaite régularité à la tension des fils de chaîne. Comme dans la bascule à besace, suivant comme l’extrémité avant de cette corde est fixée à un point fixe ou à un point mobile, la bascule est dite sèche ou mobile. La bascule est employée mobile lorsque la tension des fils n’est pas trop forte alors que la bascule sèche est utilisée lorsque la chaîne est très tirante et la trame difficile à serrer.

Bascule genre romaine dite à rouleau
La bascule romaine dite à rouleau est un genre de frein à bascule qui tient le milieu entre la bascule romaine ordinaire et la bascule à besace. Elle tient également le milieu comme disposition de ces deux genres de bascule. La corde qui forme frein est enroulée autour du collier du rouleau de 2 tours ½ ou de 3 tours et ½ suivant le cas. En avant la corde est attachée soit à un poids ou à un ressort soit directement fixé au sol ou à un point fixe queconque. Dans le premier cas elle prend le nom de bascule mobile, dans le second de bascule sèche. En arrière du métier, l'extrémité de la corde est accrochée en l'entourant d'un demi tour environ à un petit rouleau placé horizontalement à 15 cm environ au dessus de la claire (traverse basse) qui relie les deux pieds arrière du métier.Ce petit rouleau est percé de part en part de quelques trous qui passent par son centre et qui permettent de placer en dofférents endoits une barre de bois ou de fer de 40 à 60 cm sur laquelle se place le contrepoids. La barre du contrepoids ayant son extrémité libre en avant ne gêne nullement puisqu'elle se trouve au dessous du rouleau de chaîne et de la longueur du métier. Pour augmenter la puissance de la bascule il suffit d'éloigner le contrepoids du petit rouleau, pour diminuer la puissance et par conséquent la tension de la chaîne il faur rapprocher les contrepoids du petit rouleau. Comme pour les autres genres de bascules, l'augmentation ou la diminution de la tension de la chaîne peut être donnée par le nombre de tours de cordeenroulé autour du collier du rouleau de chaîne et l'on dispose généralement deux cordes dont l'une pour chaque collier de l'ensouple, ainsi que deux petits rouleaux avec leur barre chargée de contrepoids.La bascule romaine dite à rouleau donne de trés bons résultats, sa régularité d'action est intermédiaire entre la bascule à besace et la bascule romaine et elle a l'avantage de suivre trés bien le mouvement de la chaîne. Elle donne également une forte puissance avec une faible charge.

Bascule donnant tension aux fils de cordonsDans la majorité des tissus, les fils qui doivent former les lisières que l'on désigne généralement sous le nom de cordons ne fonctionnent pas selon l'armure employée pour les fils de chaîne. Il est donc nécéssaire lorsqu'ils ont un embuvage différent de les placer en dehors du rouleau de chaîne où se trouvent les fils de la pièce. Pour cela on utilise de grosses bobines de bous tourné appelées restaings sur lesquels se plient tous les fils des cordons. Les restaings, pour qu'ils puissent laisser dérouler les fils qu'ils commandent tournent sur une tringle fixée par deux petits supports placés généralement (mais pas obligatoirement) au dessous du rouleau de chaîne. La tension donnée aux cordons doit naturellement être en rapport avec le genre d'armure choisie, la nature des fils et la réduction qui leur est donnée. Elle est obtenue à l'aide de petits freins disposés généralement d'après l'un des types de bascules employées pour les fils de chaîne. C'est le plus souvent un frein à besace constitué par une corde de grosseur convenable enroulée de 1 tour 1/2 ou 2 tours 1/2 autor du collier du restaing en recevant en arrière un contrepoids. On utilise aussi avec succès un frein composé de deux lanières de drap ou de toile qui enveloppent les colliers du restaing et qui s'opposent au déroulage avec plus ou moins de puissance suivant que l'on augmente ou diminue la charge qui s'y trouve suspendue et les ressorts à boudins qui s'y trouvent accrochés.Quelque soit le mode de frein employé pour les cordons, la tension de ces fils doit être vérifiée constamment car rien n'est plus disgracieux que des cordons moins tirants ou plus tirants que le tissu. C'est là un point trés important car il peut déprécier et diminuer la valeur marchande du tissu.Dans les étoffes où les cordons doivent d'après une armure qui ne leur permet pas d'arrêter la trame, il est nécéssaire d'ajouter aux fils de cordons 1 ou 2 fils supplémentaires appelés cordelines. Ces fils constitués par de grosses matières, enroulés sur de petites bobines ont des freins analogues à ceux des cordons.

Bascule montante

On désigne sous ce nom un certain type de frein pour chaîne dans lequel la puissance est donnée par un contrepoids plus ou moins lourd suspendu à l’extrémité d’une corde enroulée et prise par son autre extrémité par une cheville (pedonne) enfoncée dans le collier du rouleau.
Au fur et à mesure du tissage, la corde suit le mouvement du rouleau et s’enroule par conséquent autour du collier du rouleau d’une quantité égale à la longueur de chaîne déroulée.
La bascule montante est employée dans les métiers à bras pour le tissage de certaines étoffes très délicates car elle donne une très grande égalité dans la tension en obéissant avec beaucoup de régularité à tous les mouvements des fils de la chaîne.
Cette bascule n’est utilisée que très rarement car elle demande une surveillance constante de la part du tisseur. Lorsqu’en effet le contrepoids arrive à la hauteur du collier, il y a lieu de le redescendre vers le sol, car il ne pourrait suivre davantage le mouvement du rouleau. Pour cela, l’extrémité de la corde en forme de boucle qui est fixée à une cheville est décrochée puis accrochée à nouveau lorsque le contrepoids a été descendu.
Dans ce genre de bascule on place d’ordinaire un contrepoids de chaque coté du rouleau et pour que la remise en place des contrepoids ne puisse occasionner de mauvaises reprises au tissage, il est nécessaire qu’ils ne se trouvent jamais à la même hauteur. La mise en place se fait alors d’un coté d’abord, puis après une certaine quantité d’étoffe tissée, de l’autre coté.

Bascules

On désigne généralement sous le nom de bascule les appareils utilisés pour maintenir la chaîne tendue dans les métiers à tisser de tous genres. Ces bascules dont le dispositif est très variable doivent également laisser effectuer avec régularité le déroulage au fur et à mesure du tissage. Les différents modèles utilisés dans les métiers à bras varient suivant le genre de tissu à exécuter. Ce ne sont à proprement parler que des freins qui agissent sur le rouleau de chaîne et s’opposent avec une régularité et une puissance plus ou moins grandes au déroulage des fils.
La plupart des étoffes de soie ne peuvent être exécutées dans de bonnes conditions qu’avec une tension de chaîne parfaitement uniforme. La moindre inégalité peut produire un tissu d’un aspect irrégulier caractérisé dans le sens de la trame par des parties brillantes alternées par des parties mates.
La régularité d’action d’une bascule est donc de la plus haut importance et les bascules, de quelque modèle qu’elles soient doivent être étudiées dans ce sens.
A cela il convient de voir dans le choix d’une bascule, l’élasticité à laquelle elle peut se prêter pendant la marche du métier au mouvement des fils pendant l’ouverture et la fermeture du pas, ainsi que la puissance avec laquelle elle peut s’opposer au déroulement des fils. Cette puissance pouvant être modifiée par l’ouvrier, de temps en temps, au fur et à mesure que la chaîne se déroule et en rapport de la décroissance du diamètre du rouleau, afin que la tension de la chaîne soit constante sur toute sa longueur.
Les différents modèles de bascules peuvent être classés en trois catégories :
1/- les bascules montantes2/- les bascules à besace3/- les bascules romaines, à leviers

Cours de tissage pratique
Ecole municipale de tissage de LyonProfesseur A.CREPT - Année 1912-1913
Le cours manuscrit a été recopié par nos soins.Ce cours de tissage sur métiers lyonnais à bras a été utilisé jusque dans les années 1980.